Le paradoxe de la place à 4

Salut !

J’adore les trains. Pas uniquement d’un point de vue mécanique, mais simplement pour le confort qu’ils proposent (et le CO2). Alors, je triche, je suis en Suisse où on a probablement un des meilleurs réseaux du monde, peut-être derrière le Japon.

Bien sûr, c’est beaucoup trop cher, surtout lorsqu’on voit le prix des billets d’avion, mais c’est un débat pour un autre poste. Non, j’écris pour vous parler du paradoxe de la place à 4.

Dans la plupart des trains, du moins en Suisse, les sièges sont disposés par îlot de 4. Donc deux sièges sont en face de deux autres, avec peut-être une tablette au milieu. Et souvent, il y a une fenêtre d’un côté et le couloir de l’autre. Et c’est bien sûr une disposition très agréable avec un ami, par exemple. Et même avec des étrangers, le fait de ne pas avoir de siège directement en face de sa tête est bien plus confortable.

Mais il y a un problème majeur avec cette disposition, que j’ai décidé d’appeler le paradoxe de la place à 4. Il est possible cependant que je sois la seule personne à avoir ce problème, mais j’espère que vous vous sentirez concerné.

Quand on arrive dans une voiture, la chose naturelle à faire est de s’assoir à une place à 4 vide, s’il y en a une. Déjà dans ce cas-là, un choix s’offre à nous : côté fenêtre ou côté couloir. Ici, mis à part la vue ou le soleil éblouissant, le choix a peu d’impact.

Maintenant, dans un train plus rempli, comme les InterCity, il va falloir s’assoir proche de quelqu’un. Et la bienséance veut que l’on n’empiète pas trop sur son espace personnel. Et donc, il est logique de s’assoir en diagonale de la personne. Jusque-là, rien de bien difficile. Mais ça se complique quand un autre passager vient nous rejoindre. Ce dernier, toujours dans un souci de protection de l’espace personnel, va s’assoir côté couloir, afin de ne pas devoir passer devant les genoux de son prochain. Nous nous sommes assis en diagonale du premier passager, je rappelle, il y a donc forcément une place côté couloir.

Et c’est à ce moment exact que le paradoxe de la place à 4 intervient. La situation est absolument bloquée. La dernière place disponible est maintenant côté fenêtre, autrement dit inaccessible sans franchir l’Espace Personnel.

Et, si vous êtes à côté de la place libre, côté couloir donc, votre position est très difficile. Si le train est bondé, c’est en effet très impoli de rester de ce côté, car cela indique très clairement aux autres passagers qu’ils ne sont pas les bienvenus. Mais l’alternative est de se déplacer vers la fenêtre, et, sauf si les personnes en face sont au courant du paradoxe, ils vous prendront probablement pour un fou ou pire, une personne indécise.

C’est pour cette raison que j’écris ce poste, afin de le rendre connu du grand public, afin que je puisse me déplacer en bonne conscience quand le problème réarrivera inexorablement.

Voilà, vous savez tout. Comme vous pouvez l’imaginer, j’écris ce poste dans le train, qui arrive bientôt à destination, alors je vous remercie de m’avoir lu, et gardez cette théorie en tête la prochaine fois que vous prendrez le train !